Aquarelle 30 X 40cm sur papier Arches
 
Faisant écho au crépitement matinal de la ville en éveil, un bus rouge emblématique se démarrait sur l'un des nombreux carrefours labyrinthiques de Londres. Les pavés mouillés de pluie scintillaient sous des éclairages sporadiques, perceptibles malgré l'obscurité précoce. Le véhicule, dans un bruit mécanique régulier, annonçait non seulement un nouveau départ, mais aussi la continuation incessante du flux de la vie citadine.

Alors que le moteur s'ébrouait, un nuage de fumée s'échappait de la cheminée du mastodonte urbain, ondulant dans la clarté des réverbères. C'était un tableau à l'aquarelle en plein déroulement, une fresque vivante qui s'animait sous l'influence invisible de la pluie fine s'insinuant dans la danse.

La fumée, grise, ascendant comme une voile d'encens dans une cathédrale, se mélangeait à l’atmosphère humide de la ville. Chacune de ses volutes semblait peinte plutôt qu’expulsée, leur texture évoquant les courbes fluides tracées par un pinceau trempé dans de l'eau et de la couleur. Comme une tache d'encre se répandant sur une toile vierge, la fumée se diluait progressivement, perdant sa consistance tangible pour devenir un vaporeux manteau matinal qui embrassait les maisons de briques rougeâtres, les statues de pierre patinées et les passants pressés.

Ainsi, le démarrage du bus, plus qu’un simple événement quotidien, devenait une pièce d'art éphémère, qu'un observateur attentif pourrait apprécier pleinement. Les traits d’aquarelle s’esquissaient, se superposaient et se fondaient en un tableau impressionniste, représentant de manière authentique et inédite la ville de Londres à l’aube d'un reste jour.